Un IEM crée une école de pilotage de drones inclusive

L'IEM Artois (Pas-de-Calais) a décidé de prendre de la hauteur et créé un atelier pour former ses résidents au pilotage professionnel de drones. Son nom ? Les têtes en l'air. Un concept récompensé par un prix Ocirp handicap.

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Les têtes en l'air est une école de formation insolite puisqu'elle a pour objectif de former des pilotes de drones en situation de handicap moteur. Basée à Liévin, dans le Pas-de-Calais, elle s'adresse aux jeunes entre 16 et 20 ans. Cet atelier de professionnalisation, qui a vu le jour au sein de l'institut d'éducation motrice (IEM) APF Artois, permet aux élèves d'obtenir le diplôme de télé-pilote.

L'origine du projet

« C'est en voyant un drone qui survolait les toits de Paris que je me suis dit qu'une personne en situation de handicap pouvait en piloter un », se souvient Marc Witczak, directeur du pôle IEM Artois. C'est ainsi qu'un atelier dédié voit le jour en 2017 au sein de cette structure. Christophe Lamory, éducateur technique spécialisé et formateur drone, explique : « Le télé-pilotage de drones civils s'ouvre à beaucoup de profils de jeunes en situation de handicap moteur ou non. Le seul prérequis c'est l'utilisation des mains et une compétence intellectuelle qui permet de comprendre le brevet ULM. ».

Une formation complète

Durant plusieurs semaines, les élèves se familiarisent avec l'objet. Après une première prise en main, le maniement devient plus « sportif ». « La formation proposée par Les têtes en l'air se décompose en deux parties : la partie théorique et celle pratique. Sur la première, on a une cinquantaine d'heures d'apprentissage avec une phase de e-learning et des QCM et, sur la pratique, on est sur une centaine d'heures de télé-pilotage. », poursuit Christophe Lamory. Parmi les dix jeunes qui suivent actuellement la formation, quatre apprennent pour le loisir tandis que six veulent en faire leur métier.

Un pas vers l'emploi

Les élèves pourront par la suite accéder au marché du travail dans les secteurs d'activité des drones, comme l'agriculture, l'audiovisuel ou la sécurité. « Ce n'est pas parce qu'on est en fauteuil qu'on ne peut pas le faire. Moi, la preuve, je vais le faire, alors les autres aussi, se réjouit Benjamin Joly, 17 ans. La théorie est un peu dur mais, avec du travail, on va réussir. Grâce au drone, demain, je pourrai trouver un métier et gagner ma vie comme tout le monde. ». Consciente du potentiel de cet atelier pour l'insertion professionnelle des jeunes, l'équipe de l'IEM espère pérenniser ce programme pour parvenir, d'ici 2020, à créer une école universelle et inclusive, qui s'ouvrirait également aux apprentis valides.

Pour l'heure, l'initiative a été récompensée lors de la 10e édition des Prix Ocirp handicap, dans la catégorie « parcours scolaire et enseignement » (article en lien ci-dessous). Christophe Lamory, présent lors de la cérémonie, a déclaré : « C'est leur victoire. Je suis heureux de voir ces jeunes s'épanouir. ».

© P. Chagnon + photo d'illustration générale drone : Fotolia

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Margot Blachon , journaliste Handicap.fr"
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