Le club Handiplus du GIL MEDEF de Lyon

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À Lyon c'est Bruno Verney qui est en charge du Club Handiplus, né il y a bientôt 4 ans, « Notre volonté est de conduire une action lisible en faveur de l'insertion des travailleurs handicapés. Ce que nous avons commencé il y a un grand nombre d'années avec la création du réseau Ohé Prométhée. Handiplus a pour autre mission de fédérer les entreprises autour d'actions positives ». On peut se demander pourquoi le MEDEF ajoute encore une couche à ce qui semble déjà touffu en terme de structures d'accompagnement vers l'emploi mais pour Bruno Verney : « C'est nous qui avons le contact le plus naturel avec les entreprises et l'Agefiph était très intéressée par cette initiative qui vient en appui de ses autres actions ». [BB]Handirect :[EB] Comment fonctionne ce club ? [BB]Bruno Verney :[EB] « Le club compte actuellement une centaine de membres qui se réunissent quatre fois par an. L'objectif est pour nous de créer dans le Rhône une dynamique et aller vers les entreprises qui n'ont souvent pas l'idée d'embaucher une personne handicapées. Nous avons un chargé de mission qui répond à trois fonctions : être l'animateur du club, être le référent des entreprise au niveau législatif et ainsi les orienter vers les bons interlocuteurs et enfin proposer des formations de référents handicap dans les entreprises, tel que cela existe déjà dans de nombreuses grandes entreprises. Parallèlement, nous menons un certain nombre d'actions en faveur de l'emploi des personnes handicapées en participant à l'organisation de la Semaine pour l'emploi et en organisant nous mêmes divers évènements destinés à promouvoir l'embauche de personnes handicapées. Nous allons cette année organiser deux journées Portes ouvertes dans des entreprises où l'insertion est pleinement réussie. » [BB]Handirect :[EB] Comment réagit votre club et le GIL-MEDEF à la lecture des mesures du projet de loi, qui risquent de modifier largement la prise en compte des travailleurs handicapés en entreprise ? [BB]Bruno Verney :[EB] Nous avons réuni un certain nombre d'entreprises de la région en compagnie de Jean-François Chossy qui est l'un des députés rapporteur de la loi. Il en est sorti un certain nombre de contre-propositions à même de faire comprendre aux députés qui ne connaissent pas le monde de l'entreprise, les lourdes conséquences de cette loi sur le bon fonctionnement des entreprises. Nous proposons, entre autres, dans le domaine de la Formation des personnes handicapées, alors que le projet de loi ne prévoit rien pour favoriser la formation initiale et la qualification des jeunes handicapés, pourtant essentielle en matière d'insertion professionnelle : - un système incitatif visant à valoriser les stages réalisés dans le cadre de la formation initiale, continue ou de l'alternance. Cette valorisation pourrait aussi être traduite en terme d'unités bénéficiaires, au même titre que la sous-traitance. - mais également que la taxe d'apprentissage, versée prioritairement à des établissements scolaires ou des centres de formation accueillant des personnes handicapées et/ou faisant des efforts significatifs en terme d'équipement ou de pédagogie, puisse donner lieu à une valorisation dans le cadre de l'accord d'entreprise et permettre également une traduction en terme d'unités bénéficiaires. Concernant la suppression des catégories ABC et la définition de handicap lourd alors que le projet de loi pose le principe : un travailleur handicapé = une unité, quelle que soit la nature du handicap (alors que les unités étaient jusqu'à présent comptabilisées en fonction du handicap, de l'âge, du placement antérieur.. une personne handicapée pouvant correspondre jusqu'à 5,5 unités bénéficiaires) L'application brutale de cette règle pourrait conduire les entreprises à ne plus embaucher d'handicapés « lourds », notion floue et fluctuante selon les situations envisagées. Nous proposons donc de permettre aux entreprises de repenser leur politique au regard de cette nouvelle règle qui vient bouleverser en profondeur les modes de raisonnement en vigueur jusqu'alors en matière d'insertion professionnelle des personnes handicapées, il est ainsi suggéré de faire bénéficier les entreprises d'un délai d'application de 3 ans, destiné à leur permettre de se conformer à la logique et aux exigences nouvelles du texte de loi. Mais aussi pour une meilleure appréhension de la notion de handicap lourd, il est proposé de renvoyer à la négociation paritaire de branche la définition du handicap lourd en fonction des différents métiers relevant de chaque branche. Ceci n'est qu'un exemple et toutes nos propositions sont visibles sur le site Internet du Gil-Medef : www.gilmedeflyon.com à la rubrique insertion. [BB]Handirect :[EB] Qu'est-ce que ces clubs et ces actions apportent au MEDEF ? B[BB]runo Verney :[EB] Nous pensons que c'est valorisant pour l'image du MEDEF et souhaitons créer un club par département. Nous répondons avec cela à une mission sociale du monde économique. Les entreprises sentent qu'elles ont la responsabilité d'une mission citoyenne.
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