Les jeunes entrepreneurs s'engagent en faveur du handicap !

Le 1er Prix Gabriel live for good récompense l'entrepreneuriat social des jeunes. Pour encourager les candidats à participer, les fondateurs d'Handivoyage et Odiora, entreprises en faveur des personnes handicapées, partagent leurs expériences.

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Accompagner les jeunes aux parcours « non traditionnels » dans leur projet d'entrepreneuriat social, voici le principe du Prix Gabriel live for good, en tournée dans plusieurs villes françaises pour sa 1re édition. À cette occasion, des entreprises françaises issues de l'économie sociale et solidaire sont mises à l'honneur, à l'instar d'Handivoyage et d'Odoria.

Le AirBnB des personnes en fauteuil roulant

Fondée par un étudiant lyonnais, Handivoyage s'est inspiré du système AirBNB, qui met en relation des particuliers pour louer tout ou partie de leur habitation. Basée sur ce même principe de réservation et de location, Handivoyage propose exclusivement des logements accessibles aux personnes en fauteuil roulant. À la tête du projet, Lucas Gebhardt, 18 ans, est parti du constat que seul un tiers des personnes avec un handicap moteur part en voyage. « Le père de ma petite amie est en fauteuil roulant à cause d'une sclérose en plaques, explique-t-il. Une fois sur place, en vacances, il s'est rendu compte que son lieu de séjour était à l'étage, sans ascenseur ». Alors, en octobre 2015, le jeune homme a l'idée de proposer des logements adaptés à des prix abordables. Pour concrétiser son projet, il fait appel à l'incubateur Jean Moulin de l'université Lyon III. Après une étude de marché et une campagne de financement participatif qui a permis de récolter 2 000 euros, une association franco-sénégalaise lui propose un premier partenariat. « C'était une belle surprise parce que nous n'avions pas pensé à l'échelle internationale dès le début », s'enthousiasme Lucas. Aujourd'hui, une vingtaine de logements sont disponibles pour plusieurs destinations, dont la Guadeloupe. En plus de l'hébergement, Handivoyage se charge du transport et des soins à apporter sur place. « Nous nous occupons de tout, du début à la fin du séjour. Récemment, nous avons accompagné notre première vacancière, partie en Espagne », souligne le jeune entrepreneur.

Des bijoux pour appareils auditifs

Marque de « bijoux innovants pour oreilles attentives », Odiora est née de l'histoire de Nathalie Birault, créatrice malentendante et ancienne webmaster. Diagnostiquée à 12 ans d'une surdité sévère, la jeune fille a eu du mal à accepter ses prothèses aux coques marron durant son adolescence. « Mon audition diminuait, mes appareils grossissaient…» À 30 ans, lors d'un voyage à Tahiti, Nathalie customise ses appareils en s'inspirant de la fleur de Tiaré et dessine ses premiers modèles de bijoux. « Mon handicap n'a pas été un frein, finalement. Il m'a permis de créer ». Aujourd'hui, Odiora cible les jeunes filles malentendantes et démarche les audioprothésistes, mais pense élargir sa clientèle.

Un Prix pour profils atypiques

Innovantes et solidaires, ces entreprises sont valorisées par le Prix Gabriel live for good. Son cofondateur, Jean-Philippe Courtois, exprime ses valeurs : « Les jeunes d'aujourd'hui sont en quête de sens, notamment dans leur recherche d'emploi, remarque-t-il. Nous voulons encourager ceux issus de parcours atypiques, avec une insertion sociale difficile ou en situation de handicap, à présenter un projet d'entreprise sociale et à le concrétiser ». Les candidatures, à déposer sur le site du Prix Gabriel, sont ouvertes jusqu'au 8 juillet. Tous les domaines d'activité sont acceptés. Les cinq lauréats pourront débuter leur année d'incubation à Paris en septembre 2016.
Pour mener à bien leur aventure, ils bénéficieront d'une bourse personnalisée, décernée par la fondation Live for Good, ainsi que d'un accès à une plateforme technologique qui leur permettra d'évaluer la viabilité de leur modèle économique. La récompense se présentera aussi sous forme d'immersion au sein de l'incubateur Social factory et d'un système de mentorat ; les futurs entrepreneurs seront encadrés par des entreprises et des acteurs de l'économie sociale et solidaire.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Aimée Le Goff, journaliste Handicap.fr"
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