Autisme et emploi en France : tout reste à faire !

Josef Schovanec remet son rapport au gouvernement sur "Autisme et emploi". Sa conclusion : ce chantier n'en est qu'à ses "premiers balbutiements", et la France pourrait s'inspirer de pays plus avancés, notamment anglo-saxons.

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Le chantier de l'emploi des personnes autistes n'en est qu'à ses "premiers balbutiements" en France, qui pourrait s'inspirer de pays plus avancés, notamment anglo-saxons, dans la prise en compte de ce handicap, souligne Josef Schovanec, dans un rapport de 76 pages (en lien ci-dessous).

En vue de l'élaboration du 4ème plan autisme

Il a été remis le 16 mars 2017 à Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat en charge du handicap, dans un format inédit de vidéo-conférence, Josef étant en Nouvelle-Zélande. A 35 ans, diplômé de Sciences-Po Paris, docteur en philosophie, auteur de plusieurs livres et chroniqueur radio (Voyage en Autistan sur Europe 1), il a été diagnostiqué à 22 ans comme atteint du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme. Sa mission, annoncée lors de la Conférence nationale du handicap (CNH) du 19 mai 2016, doit permettre aux groupes d'élaboration du 4ème Plan autisme, qui débutera en 2018, de disposer de propositions éclairées sur l'accompagnement vers et dans l'emploi des personnes autistes, à tous les niveaux du spectre.

De rares parcours de vie linéaires

"La situation actuelle de l'emploi des personnes autistes en France n'est pas bonne", souligne-t-il. Les statistiques, "fragmentaires" en matière d'emploi des personnes handicapées en général, sont "pour ainsi dire inexistantes pour ce qui est du seul autisme". La difficulté tient en partie au fait que certaines personnes sont en emploi "sans savoir qu'elles sont autistes ou sans disposer d'un diagnostic juste". "Rarissimes" sont les personnes autistes qui ont un parcours de vie linéaire. La quasi-totalité alterne des phases d'inclusion, de précarité, et connait "de multiples interruptions de parcours et de longues périodes sans solution".

Quelles recommandations ?

A Pôle Emploi, elles semblent perçues comme une "population incompréhensible, ingérable et in fine sans solution", constate Josef Schovanec, suggérant la piste des partenariats avec des acteurs mieux au fait de leurs besoins particuliers. Ses recommandations, nombreuses, s'articulent autour de cinq principaux axes : combattre les représentations négatives de l'autisme, faciliter leur inclusion professionnelle, adapter et réformer les stages et la formation professionnelle, faciliter l'accès aux études secondaires et supérieures et, enfin, créer un centre national dédié à l'autisme.

Plus en détails…

Josef Schovanec suggère des métiers qui pourraient offrir des débouchés, comme ceux, "parfois hautement techniques", liés à l'armée, la traduction-rédaction qui permet une souplesse des horaires et des lieux de travail, les métiers permettant des contacts avec les animaux ou la nature, le travail en bibliothèque ou encore les métiers de l'informatique. Au stade des études, il propose, pour une meilleure intégration à l'université, l'implication d'étudiants volontaires comme cela peut se faire dans le monde anglo-saxon, scandinave ou israélien, où les "activités communautaires" sont valorisées. Un "coach social" serait ainsi l'interface de l'étudiant autiste vis-à-vis de l'université.

650 000 personnes en France

L'autisme est un trouble du développement qui touche les interactions sociales, la communication verbale et non verbale, et le comportement avec des gestes répétitifs, des rituels. Il peut être ou non accompagné d'une déficience mentale. Un nouveau-né sur 100 serait atteint de troubles du spectre autistique (TSA) et 650 000 personnes, dont 250 000 enfants, seraient concernés en France.

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